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Yahoo ! Actualités : "PARIS (AFP) - Une centaine de prostituées se sont rassemblées jeudi à proximité de l'Assemblée nationale à Paris à l'appel du comité "France prostitution" afin de protester contre la loi Sarkozy, pénalisant le racolage passif, a constaté l'AFP.Les manifestantes voulaient remettre au président de l'Assemblée une lettre ouverte dans laquelle elles se demandent si le gouvernement a "mesuré le risque de régression sociale que (la loi) entraîne pour les personnes prostituées traditionnelles, émancipées et indépendantes".
Portant des pancartes disant notamment "Les traditionnelles revendiquent le droit de rester dans la rue", les manifestantes, le visage dissimulé derrière des masques blancs, des cagoules ou des lunettes noires, venaient essentiellement de la région parisienne.
Les "traditionnelles", qui se disent indépendantes et libres, se sont baptisées ainsi pour se démarquer des prostituées, la plupart du temps étrangères, victimes des réseaux mafieux.
Certaines avaient épinglé sur leur veste une étoile blanche, pour dénoncer la "stigmatisation" dont elles estiment être victimes.
"Nous sommes là pour demander au gouvernement de nous épargner, nous les traditionnelles indépendantes. Nous demandons aux députés et au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy : qu'allons nous devenir?", s'est interrogée la porte-parole de France Prostitution, Claudia. Selon elle, l'article 18 du projet de loi sur la sécurité intérieure, qui rend passible le racolage, actif ou passif, de 2 mois de prison et 3.750 euros d'amende, est "du prohibitionnisme qui ne veut pas dire son nom".
"Les proxénètes vont très bien réussir à s'adapter à la nouvelle loi. Mais nous, nous allons devoir plonger dans la clandestinité, ou travailler en maisons closes ou sur minitel, et nous serons en danger", a-t-elle poursuivi.
Beaucoup de manifestantes, à l'instar de Christiane et Macha, deux prostituées du quartier Sébastopol, s'inquiétaient de ne plus pouvoir travailler librement. "Nous sommes comme tout le monde, nous avons des crédits à rembourser, et comment fera-t-on si nous n'avons plus le droit d'exercer notre métier?". "Nous allons finir au RMI, l'Etat va nous transformer en assistées", s'indignait Martine, une prostituée du bois de Vincennes.
Le 5 novembre, une manifestation nationale avait rassemblé plusieurs centaines de prostituées devant le Sénat."